Acheter du poisson mais respecter l’environnement

La prochaine fois que vous vous rendez au marché ou à la poissonnerie, assurez-vous que vous savez quel poisson vous pêchez ! Si vous aimez manger du poisson, vérifiez donc que votre achat reste bon pour l'environnement

Si la provenance par exemple n'est pas clairement indiquée sur l'emballage ou sur les étiquettes au marché, renseignez-vous et posez des questions : d'où vient ce poisson ? est-ce un poisson sauvage ou un poisson d’élevage ? quelle méthode a été utilisée pour le pêcher ? Si le poissonnier ne sait pas ou ne souhaite pas répondre à ce genre de questions, allez acheter ailleurs. 

Les poissons que vous pouvez consommer sans risque pour l’écosystème

Le barramundi : vous verrez de plus en plus souvent sur les étales des poissonniers cette espèce de bar d'eau douce à l’aspect gris argentésavoureux, qui est très populaire en Australie où il vit. Le barramundi représente l’idéal écologique : il ne se nourrit pas d'autre espèce marine et il est élevé dans des fermes aquacoles en Australie, et maintenant en Europe, dans des étangs en cycle d’eau fermé ce qui ne pollue pas les autres points d'eaux dans le voisinage
 
Le cabillaud et le flétan du Pacifique : ces deux variétés quand elle proviennent du Pacifique sont encore abondantes en milieu sauvage, et les méthodes de pêche du cabillaud et du flétan dans cette partie du monde sont bien réglementées et tiennent compte de l’environnement.

Le crabe et le homard : si vous voulez changer un peu du poisson habituel, essayez les crabes et les homards qui sont capturés à l’aide de casiers. Cela n’entraîne aucun risque pour la vie des autres espèces marines. La plupart des espèces de crabes restent abondantes, sauf le crabe des neiges de l'Alaska et le crabe royal d'origine russe, qu’il faut toujours éviter. 

Les mollusques : les palourdes, les moules, les huîtres et les coquillages sont soit sauvages ou soit d’élevage. Parce que les mollusques filtrent l'eau, ces fermes peuvent vraiment bénéficier à l'écosystème environnant, à la différence de beaucoup d'autres équipements pour élever les poissons.

Les crevettes : la crevette se reproduit rapidement et abondamment, et meurt jeune. Aucun danger donc à ce que nous réduisions leur nombre. Mais le souci est que les pêcheurs de crevette n’attrapent pas uniquement de la crevette dans leurs filets : ils attrapent des tortues marines aussi. C’est pourquoi les pêcheurs de crevette d’Amérique du Nord par exemple ont récemment changé leur matériel de pêche contre des plateformes qui ne font aucun mal aux tortues. D'autres pays n'ont pas encore procédé à ce changement cependant ; et nous importons tout de même 90% de nos crevettes. Certaines fermes d’élevage de crevettes étrangères détruisent des marécages pour en faire des étangs, y déverser ensuite des produits chimiques pour prévenir certaines maladies.

Le loup de mer ou bar commun : l’intervention des gouvernements dans ce domaine au cours des années 1980 a sauvé cette espèce. Le loup de mer ou bar commun sauvage est capturé en utilisant des méthodes qui sont inoffensives pour les autres espèces marines. Et le bar hybride d’élevage (une sorte de bar commun et de bar blanc) est élevé de façon à ne pas polluer les étangs avec un circuit d’eau recyclée

L’espadon : les espadons de l'Atlantique ont resurgi, mais pas au niveau qu’on leur connaissait avant. Évitez d’acheter l’espadon importé, qui est victime de la pêche industrielle, un processus qui tue souvent des tortues, des dauphins et des oiseaux.

Le tilapia : ce poisson d’élevage a un goût léger, semblable à celui de la truite. Le tilapia ne se nourrit que de quelques petits poissons. Aux Etats-Unis, il est élevé dans des fermes et des étangs écologiques.

Les espèces à ne pas consommer afin de les protéger

Le thon rouge : le grand thon rouge est un poisson de luxe, vendu dans les bars à sushis au Japon entre autres et peut valoir jusqu’à €100000. Par conséquent, certains veulent les pêcher jusqu’à leur extinction totale. Si vous voulez vraiment manger du thon, choisissez plutôt une espèce plus respectueuse de l’environnement marin comme le thon obèse (appelé aussi big-eye ou patudo) ou le thon jaune (appelé aussi yellowfin ou ahi). Le thon en conserve est en général du thon jaune, du thon bonite ou de l’albacore et vous pouvez par conséquent en manger de temps à autre.

Le bar de mer du Chili : aussi vendu sous le nom de légine ou merluche noire, cette espèce ne se reproduit pas avant 10 ans, donc pêcher ce poisson n’est pas respecteueux du milieu marin puisqu’ils n’ont pas le temps de se reproduire. Malgré les interdictions, la pêche pirate a réduit le nombre de ces poissons. Si vous en appréciez le goût, substituez-le par du cabillaud noir d'Alaska.

Le cabillaud et le flétan d’Atlantique : autrefois la source d'approvisionnement la plus abondante de cabillauds du monde, l'Atlantique s’est maintenant vidé de ces espèces marines en raison de la surpêche et les eaux de la Nouvelle Angleterre par exemple, proche du Canada , sont de la même façon menacées d'épuisement

Le mérou : d'énormes bancs de mérou utilisent les mêmes régions de reproduction chaque année et les pêcheurs connaissent trop bien ces endroits et ont sérieusement réduit leur nombre. Si vous aimez le goût du mérou, choisissez plutôt le bar sauvage.

Le saumon d’élevage : les saumons sont carnivores. Il faut 1,5 kg d’aliments préparés à base d’autres poissons (sardines sauvages, maquereaux et anchois) pour produire 500 grammes de saumon. Il fait l’objet d’élevage trop intensif dans des parcs en pleine mer, et leurs déchets empoisonnent l'habitat environnant. Choisissez plutôt du saumon sauvage, pêché à la ligne en Alaska ou en Norvège et qui contient le même taux d’Oméga-3, ou bien l'omble-chevalier d’Arctique, qui a un goût croisé entre le saumon et la truite et est élevé dans des réserves respectant l’environnement. 

L’aiglefin ou haddock (quand il est fumé) : toutes les espèces d’aiglefin sont pêchées en surdose et trois espèces sont menacées (le grand blanc, la baleine et le requin-pèlerin). Cela prend des années à un aiglefin pour grandir et se reproduire. La femelle aiglefin dit chien de mer a une période de gestation de deux ans.